L’insecte le plus fort du monde

Le chant évocateur de la cigale est l’un des grands sons de la nature. Ces petits insectes ressemblant à des sauterelles font un bruit atmosphérique, énigmatique et très, très fort.

Les mâles génèrent le son en fléchissant à plusieurs reprises des organes en forme de tambour dans leur abdomen, qui est en grande partie creux, intensifiant le son. Les mâles plus gros produisent des appels plus forts et ont donc plus de chances d’attirer un partenaire.

Mais est-ce le son le plus fort produit par un insecte? John Petti, anciennement de l’Université de Floride, a décidé de le découvrir. Il a cherché des recherches publiées et a demandé à d’autres entomologistes des suggestions sur ce que pourrait être l’insecte le plus bruyant connu.

Divers candidats de l’ordre des orthoptères (grillons et sauterelles) ont été proposés, y compris le grillon grand champ de Malaisie, la sauterelle à vessie, la sauterelle wrangler et le grillon taupe européen. Le dernier d’entre eux s’est avéré être le plus fort à 96 décibels à une distance de 50 cm.

Pourtant, plusieurs espèces de cigales se sont avérées plus bruyantes. Le plus fort de tous a été un appel d’alarme de 108,9 décibels par un Tibicen walkeri, l’un des deux types de cigales de marcheur qui vit en Amérique du Nord.

Cependant Petti a jugé que le titre devait être attribué pour le volume moyen le plus fort. Celui de T. walkeri était fort à 105,9 décibels à une distance de 50 cm, mais pas aussi fort que les 106,7 décibels générés par Brevisana brevis, une cigale africaine.

Bien qu’elles puissent ressembler à des oreilles humaines, les sons émis par les cigales mâles pour attirer les femelles et exprimer l’alarme sont différents. Une étude a révélé que le cri d’alarme de la cigale du désert (Diceroprocta apache), à peine 0,5 décibels plus silencieux que le détenteur du record, réduisait l’efficacité des attaques de son prédateur la souris sauterelle du Sud.

B. brevis ne peut cependant pas détenir le titre indéfiniment. Dans une étude réalisée en 1995, les entomologistes ont mesuré les volumes de chants d’appel émis par 30 espèces de cigales et les appels d’alarme de 59 espèces – toutes en Amérique du Nord. Ils ont conclu que le niveau de bruit qu’ils étaient capables d’atteindre était en corrélation avec leur masse corporelle.

Alors que B. brevis pèse 0.3g une fois asséchée, l’énorme cigale de l’Impératrice d’Asie du Sud-Est, qui a une envergure de 18 à 20 cm, pèse 2g. Des preuves anecdotiques suggèrent qu’elle est extrêmement bruyante, et ce n’est peut-être que l’absence de toute tentative scientifique connue pour mesurer à quel point elle empêche l’Impératrice de revendiquer le record.

Related Posts

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *