Ceci est un extrait de Women’s Strength Training Anatomy de Frederic Delavier.
Les différences morphologiques entre les femmes et les hommes sont le résultat de différences dans le volume et la proportion de caractéristiques anatomiques similaires. De manière générale, le squelette féminin n’est pas aussi massif; il est plus lisse et plus délicat avec des empreintes — creux ou bosses — qui servent d’insertions musculaires ou de passage pour les tendons, moins accentués. (La musculature plus développée chez l’homme marque davantage le squelette.) La cage thoracique féminine est généralement plus arrondie et moins grande que chez le mâle. Proportionnellement, la largeur squelettique des épaules est la même que chez le mâle, mais le développement musculaire plus important de ce dernier le rend plus large. La courbe lombaire est plus grande chez les femmes et le bassin est incliné vers l’avant (antéversion), ce qui donne l’apparence de dos oscillant souvent trouvée chez les femmes. Si la taille chez la femme est plus longue et plus petite, c’est parce que le thorax est plus resserré à la base et que le bassin n’est généralement pas aussi haut.
La différence la plus importante entre les squelettes masculins et féminins se trouve au niveau du bassin. Le bassin féminin est adapté à la gestation: il n’est pas aussi haut et est proportionnellement plus large que celui du mâle. Le sacrum de la femelle est plus large et l’anneau pelvien est plus large et plus circulaire pour faciliter le passage du nouveau-né. Comme l’anneau pelvien est plus large, l’acétabule (la fosse dans laquelle se logent les têtes des fémurs) est plus éloignée, ce qui augmente la distance entre les plus grands trochanters et par conséquent la largeur des hanches.
Une plus grande largeur de hanche chez les femmes influence la position des fémurs, qui sont souvent plus inclinés que chez les hommes, leur donnant une légère forme de X.
Un bassin large avec un angle important du fémur peut provoquer le genu valgum, accentué d’autant plus par l’hyperlaxité vers laquelle tendent les femmes. Les jambes prennent alors une forme typique en X : l’articulation au genou est excessivement sollicitée; le ligament collatéral médial est trop tendu; et le ménisque latéral, les surfaces articulaires recouvertes de cartilage du condyle externe du fémur et la tubérosité latérale du tibia sont soumis à des charges excessives, ce qui peut entraîner une usure prématurée.
Le genu valgum pathologique s’accompagne d’un collapsus médial au niveau de la cheville et de la disparition de l’arcade plantaire (pied plat), pouvant entraîner des douleurs dues à un étirement excessif de certains muscles de la plante du pied.
Il est très important de prendre en compte les morphologies individuelles et de se rappeler que les femmes sont plus souvent sujettes aux pathologies du genu valgum, alors que les hommes souffrent plus fréquemment de pattes d’arc (genu varum). Les personnes ayant un genu valgum très visible doivent donc s’entraîner avec précaution, éviter de s’entraîner avec des poids lourds et toujours effectuer les mouvements de manière à éviter les impacts qui aggraveraient les problèmes de genou et de cheville.
Ceci est un extrait de l’Anatomie de l’entraînement en force des femmes.