L’atmosphère martienne est mince et froide et se compose principalement de dioxyde de carbone. Bien que certainement impropre à l’homme, l’air martien pourrait contenir des indices permettant de savoir si d’autres formes de vie vivent – ou ont déjà vécu — sur la planète Rouge. Maintenant Trainer et al. rapportez les premières mesures des cinq principales composantes de l’atmosphère martienne capturées sur plusieurs cycles saisonniers.
Les chercheurs ont effectué les nouvelles mesures sur près de 3 années martiennes (environ 5 années Terrestres) en utilisant la suite d’instruments Sample Analysis at Mars (SAM) sur le rover Curiosity de la NASA. À cette époque, Curiosity a exploré un tronçon de 16 kilomètres de cratère Gale, situé près de l’équateur. Quatre ou cinq fois par saison (comme la Terre, Mars a un hiver, un printemps, un été et un automne), SAM a recueilli un échantillon d’air pour examiner la composition de l’atmosphère.
En moyenne, les données révélées, l’atmosphère équatoriale martienne se compose de 95% de dioxyde de carbone, 2,59% d’azote, 1,94% d’argon, 0,161% d’oxygène et 0.058% de monoxyde de carbone. Cependant, tout au long de l’année, certaines de ces concentrations varient considérablement en raison du gel saisonnier du dioxyde de carbone aux pôles de la planète, qui élimine périodiquement une grande partie de ce gaz de l’atmosphère.
Le gel polaire saisonnier — et le dégel subséquent — du dioxyde de carbone entraînent également une augmentation et une baisse de la pression atmosphérique tout au long de l’année. Les mesures de la SAM ont montré que les concentrations d’azote et d’argon à l’équateur reflètent ces changements de pression saisonniers, mais avec un retard dans le temps. Ce résultat suggère que les changements de pression saisonniers entraînent le mouvement de l’air à travers la planète plus rapidement que les gaz dans l’air ne peuvent se mélanger pour refléter la composition de chaque saison.
Les chercheurs ont également trouvé des tendances inattendues dans les concentrations d’oxygène saisonnières et annuelles qui ne peuvent être expliquées par aucun processus atmosphérique ou de surface connu sur Mars. Les auteurs suggèrent que ces variations pourraient être dues à des réactions chimiques dans les roches de surface, mais notent que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour résoudre ce mystère.
Les nouvelles découvertes fournissent une image plus claire des compositions atmosphériques saisonnières sur Mars, ce qui pourrait aider à la recherche continue de signes de vie passée ou présente sur la planète. (Journal of Geophysical Research: Planets, https://doi.org/10.1029/2019JE006175, 2019)
— Sarah Stanley, rédactrice indépendante