Contexte: La troisième Définition universelle de l’infarctus du myocarde (UDMI) comprend des critères électrocardiographiques pour l’ischémie, spécifiant une dépression ST horizontale ou en pente descendante ≥0,05 mV dans deux fils d’électrocardiogramme (ECG). Nous avons utilisé le substitut de la mort cardiovasculaire (CV) pour évaluer les critères.
Méthodes: Nous avons recueilli des mesures informatisées de l’amplitude de la ST, dans différents groupes de leads, à partir des ECG au repos de 43 661 patients collectés entre 1987 et 1999 à la VA de Palo Alto. Il y a eu 3929 décès cardiaques (9,0 %) sur un suivi moyen de 7,6 (ET 3,8) ans.
Résultats: Nous avons constaté que les dépressions ST horizontales ou en pente descendante dans les dérivations contiguës, selon les groupes de dérivations, présentaient des sensibilités allant de 1% à 5%, des spécificités dépassant 99% et des risques relatifs de décès CV allant de 3,1 à 7,0 (p < 0,001 pour chaque risque relatif individuel) tandis que les dépressions ST horizontales ou en pente descendante dans une seule dérivation présentaient des valeurs comparables. Nous avons constaté que les dépressions ST en pente ascendante présentaient des sensibilités plus grandes que les dépressions ST horizontales ou en pente descendante. De plus, nous avons constaté que les dépressions ST isolées aux dérivations inférieures ou antérieures, sans dépressions latérales concomitantes, étaient de mauvais prédicteurs de la mort CV.
Conclusion: Ces résultats renforcent et caractérisent davantage la valeur des dépressions ST pour prédire la mort du CV. De plus, si ces résultats peuvent être reproduits dans le contexte aigu, ils compromettraient l’exigence de dépressions de plomb contiguës avec évaluation de la pente et donneraient la priorité à la dépression ST dans V4, V5 et V6 lors de l’évaluation de l’ischémie myocardique.