La technologie de captage du carbone n’est pas sur la bonne voie pour réduire les émissions de CO2

Les progrès mondiaux sur le développement de la technologie de captage et de stockage du carbone (CSC) de 2010 à 2020 n’étaient pas sur la bonne voie pour contrôler efficacement les émissions de gaz à effet de serre (GES) et atteindre zéro émission nette pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius d’ici 2050.

L’objectif de la technologie CCS de limiter le réchauffement climatique à 2ºC vise à capturer 400 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) par an d’ici 2025, mais il est peu probable qu’il soit atteint, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Qu’est-ce que l’utilisation et le stockage du carbone (UCC)?

La technologie CCUS est conçue pour capter les émissions de CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles. Il peut absorber 85 à 95% des émissions de CO2 dans l’atmosphère.

Le processus commence par la capture du CO2 généré, qui subit un processus de compression pour former un fluide dense. Cela facilite le transport et le stockage du CO2 capturé.

Le fluide dense est transporté par des canalisations puis injecté dans une installation de stockage souterraine. Le CO2 capturé peut également être utilisé comme matière première dans d’autres procédés industriels tels que les bicarbonates.

Pourquoi le CSC est-il crucial

  • Le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies sur le réchauffement climatique présente quatre scénarios pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius: Tous nécessitent une élimination du CO2 et trois impliquent une utilisation majeure du CSC.
  • Les secteurs du ciment, du fer et de l’acier et de la chimie émettent du carbone en raison de la nature de leurs processus industriels et des exigences de température élevées. Ils sont parmi les plus difficiles à décarboner. Le CSC peut faciliter une transition juste en permettant aux industries d’apporter une contribution soutenue aux économies locales tout en s’orientant vers le zéro net.
  • Permettre la production d’hydrogène à faible teneur en carbone à l’échelle du charbon ou du gaz naturel avec le CSC est le moyen le moins cher de produire de l’hydrogène à faible teneur en carbone.

Les progrès mondiaux en matière de CSC

Le CSC est absent des contributions prévues déterminées au niveau national de la plupart des pays. Ainsi, il est clair que les politiques nationales n’ont pas accepté le CSC comme une technologie prometteuse.

En 2020, il n’y avait que 26 installations de CSC opérationnelles capturant environ 36 à 40 millions de tonnes de carbone par an, selon le dernier rapport du Global CCS Institute, un groupe de réflexion international. Sur les 26 installations dotées de CSC dans le monde, 24 se trouvaient dans les industries et deux étaient des centrales électriques à base de charbon

Le coût du stockage et du transport est l’un des principaux goulots d’étranglement pour la mise en œuvre du CSC. Considérant l’importance du CSC dans la lutte contre le changement climatique, les experts ont bon espoir d’un développement rapide de la technologie dans les années à venir. Le soutien des politiques sera toutefois crucial pour réaliser l’investissement.

Le CSC en Inde

La disponibilité commerciale du CSC en Inde dépend en grande partie de la mise en œuvre réussie de la technologie dans les pays industrialisés, qui est actuellement de mauvaise qualité.

L’exigence la plus cruciale d’une stratégie de CSC à long terme pour l’énergie à base de charbon en Inde est une évaluation fiable de la capacité de stockage de CO2 pour le pays. À l’heure actuelle, les technologies CSC ne sont pas économiquement réalisables.

Les industries, en particulier l’acier et le ciment, poursuivent de manière proactive le CSC dans le cadre de leurs ambitions de réduction des émissions. En septembre 2020, une « Charte de l’industrie » pour des émissions quasi nulles d’ici 2050 a été approuvée par six entreprises indiennes qui exploreront différentes mesures de décarbonisation, y compris la séquestration du carbone.

Les industries doivent apporter une expérience mondiale en Inde

Les industries doivent collaborer pour réduire les coûts et pousser de tels projets en Inde.

Tata Steel à IJmuiden, aux Pays-Bas, a lancé un projet visant à capturer le CO2 de ses hauts fourneaux et à le transporter pour le stockage dans des champs de gaz vides sous la mer du Nord.

Le projet devrait entraîner une réduction de 30% du CO2 du site sidérurgique. Il vise à achever le projet d’ici 2027. Cela pourrait conduire à la réduction de trois millions de tonnes de CO2 par an dans la première phase, ce qui équivaut à 1,5 million de tonnes d’acier sans CO2 chaque année ou à 1,3 million de voitures par an fabriquées à partir d’acier climatiquement neutre.

L’innovation autochtone a besoin d’un soutien

Une petite usine de CSC est déjà opérationnelle en Inde. Une usine du port industriel de Thoothukudi capte le CO2 de sa propre chaudière à charbon et l’utilise pour fabriquer du bicarbonate de soude. Il bloquera 60 000 tonnes de CO2 par an.

La technologie fonctionne sans subvention ni autre soutien politique du gouvernement en Inde. De tels projets apportent de l’espoir pour le CSC pour les petites industries.

Initiative gouvernementale

Le Département indien des Sciences et de la Technologie a mis en place un programme national de recherche sur le stockage du CO2 et, en août 2020, a lancé un appel à propositions pour soutenir la recherche, le développement, les projets pilotes et de démonstration du CSC.

Cela fait partie de l’initiative accelerating CCS technologies (ACT), pour laquelle l’Inde a engagé un million d’euros pour soutenir les participants indiens. Au moins 16 pays, régions et provinces travaillent ensemble dans ACT pour financer la recherche et le développement qui peuvent mener à une technologie CCUS sûre et rentable.

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