Le Soudan a accédé à l’indépendance le 1er janvier 1956. L’établissement d’une constitution provisoire n’a pas permis de régler deux questions cruciales pour de nombreux Soudanais: la question de savoir si l’État serait laïque ou islamique et si le pays serait unifié ou fonctionnerait sous un système fédéraliste — des questions qui continuent de provoquer des conflits au Soudan aujourd’hui.
La Première Guerre civile soudanaise (1955-1972)
La première guerre civile soudanaise a eu lieu entre le gouvernement de Khartoum dirigé par les Arabes dans le nord et les rebelles dans le sud largement chrétien et animiste. Les rebelles du Sud se battaient pour l’autonomie régionale et la représentation au sein du gouvernement.
Après une succession de gouvernements, qui n’ont jamais pu résoudre les problèmes de factionalisme, de stagnation économique et de division ethnique, un groupe d’officiers communistes et socialistes dirigé par le colonel Gaafar al-Nimeiry a pris le pouvoir par un coup d’État en 1969. Nimeiry a tenté de rassembler les factions au Soudan, y compris les sud-Soudanais. Un accord de paix a été signé en 1972 qui accordait une semi-autonomie au sud.
La Deuxième Guerre civile soudanaise (1983-2005)
Sous la pression des islamistes au Soudan, le président Nimeiry a pris en 1983 la décision d’abolir le gouvernement semi-autonome du sud, de consolider le pouvoir à Khartoum, de déclarer l’arabe langue officielle et d’instituer la Charia dans tout le pays (même dans le sud principalement chrétien et animiste). En réponse, le Dr. John Garang de Mabior, un soldat de carrière et économiste formé et formé aux États-Unis, a dirigé le mouvement rebelle connu sous le nom d’Armée / Mouvement de Libération du Peuple du Soudan (SPLA / M) lors d’un soulèvement contre Khartoum, déclenchant la Deuxième Guerre civile soudanaise.

John Garang &Omar-al-Bashir. Photo par Evan Schneider / ONU.
Les griefs de la seconde guerre civile étaient similaires à la première, et la SPLA/M luttait contre l’État islamique, la loi islamique et le pouvoir centralisé institué par Nimeiry. Garang croyait en un Soudan uni sans les clivages ethniques déchirants qui frappaient le pays depuis des décennies. Nimeiry a été évincé du pouvoir en 1985, mais la guerre a continué.
En 1989, le colonel Omar al-Bashir a dirigé un groupe d’officiers de l’armée lors d’un coup d’état militaire sans effusion de sang. Au fil des ans, sous la direction de Béchir, il a gouverné par la répression, élargi l’influence de l’islam dans le gouvernement et soutenu des groupes islamiques radicaux dans toute la région. Khartoum a accueilli et fourni un refuge à un certain nombre de radicaux et de groupes radicaux, y compris Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden. En 1993, Bashir s’est nommé Président du Soudan, poste qu’il occupe depuis. Trois ans plus tard, Béchir a créé le Parti du Congrès national (PCN) au pouvoir et créé un État totalitaire à parti unique.
Tout au long de cette période, jusqu’au début des années 2000, Khartoum a commis des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et potentiellement même des attaques génocidaires contre les populations civiles du Sud-Soudan. Le gouvernement a mené une vaste campagne de « terre brûlée » – détruisant les récoltes, les maisons et tuant le bétail – en utilisant la nourriture comme arme de guerre, en plus des bombardements aériens et des attaques militaires / miliciens depuis le sol.
L’Accord de paix global (APC)
Avec le soutien et la pression des gouvernements régionaux et occidentaux, les pourparlers de paix ont débuté au début des années 2000. Les pourparlers menés par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et largement soutenus par le gouvernement des États-Unis ont abouti à la signature de l’Accord de paix global (APC) le 9 janvier 2005, mettant fin de fait à la guerre civile.
**Il est important de noter qu’alors qu’une grande attention internationale était accordée à la fin de la guerre civile Nord/Sud et aux négociations, la rébellion et le génocide qui a suivi au Darfour ne faisaient que commencer.**
L’APC a établi un gouvernement d’Unité nationale entre le PCN et l’APLS/M qui comprenait: partage des richesses, partage du pouvoir, réforme du secteur de la sécurité entre les deux parties, et établissement de Garang comme premier vice-président du Soudan. Le 30 juillet 2005, le leader charismatique de la SPLA / M, John Garang, est décédé dans un accident d’hélicoptère. L’adjoint de Garang, Salva Kiir Mayardit, a immédiatement été nommé son successeur et nommé Premier vice-président du Soudan.
Un élément essentiel de l’APC était la disposition relative à un vote référendaire qui permettait aux Sud-Soudanais de décider s’ils devaient faire sécession du Soudan ou rester un pays. Le 9 janvier 2011, le peuple du Sud-Soudan a massivement voté pour la sécession du Soudan, avec près de 99% de la population votant pour l’indépendance. Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a célébré son jour de l’indépendance et est devenu le nouveau pays du monde avec Salva Kiir le premier président du pays. Cliquez ici pour plus d’informations sur le Soudan du Sud.
Malgré l’indépendance du Soudan du Sud, il y a un certain nombre de questions en suspens que l’APC n’a jamais entièrement résolues. Un référendum pour la zone pétrolière contestée d’Abyei (qui borde le Soudan et le Soudan du Sud) pour décider si la région rejoindrait le Soudan du Sud ou resterait avec le Soudan n’a jamais eu lieu. Les États sud-soudanais du Kordofan-Sud et du Nil Bleu, deux régions frontalières du Soudan du Sud et dont les populations ont historiquement combattu aux côtés du Soudan du Sud, étaient censés tenir des consultations populaires. Ces consultations permettraient à la population d’exprimer son opinion sur la façon dont les régions s’intègrent dans le nouveau Soudan, mais les consultations n’ont jamais été pleinement mises en œuvre.
Ligne de démarcation de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud
Cliquez ici pour plus d’informations sur le conflit en cours au Kordofan-Sud et au Nil Bleu (les deux zones).