Contexte: Les niveaux d’énergie de l’électrocardioversion dans la fibrillation auriculaire (FA) ont été empiriques et l’influence du traitement antiarythmique par rapport au placebo est largement inconnue.
Objectif: Le but de cette étude était de déterminer systématiquement les niveaux d’énergie pour l’électrocardioversion chez les patients atteints de FA persistante et de définir l’influence du traitement antiarythmique.
Méthodes: Les patients (n = 665) présentant une FA persistante ont été randomisés en amiodarone, sotalol ou placebo. Le contrôle du taux, si nécessaire, a été réalisé avec la digoxine, le diltiazem ou le vérapamil. Parmi les 665 patients, 504 qui n’atteignaient pas le rythme sinusal au jour 28 avaient une électrocardioversion systématique par un protocole en quatre étapes pré-spécifié comme suit: chocs monophasiques – 100, 200, 360, 360 J; ou chocs biphasiques – 150, 175, 200, 200 J séquentiellement. Des niveaux d’énergie et des formes d’onde de choc (monophasiques / biphasiques) pour une électrocardioversion réussie (rythme sinusal pendant au moins 1 minute) et l’utilisation d’un traitement antiarythmique et d’inhibiteurs calciques ont été enregistrés.
Résultats: L’électrocardioversion a réussi chez 371 (71,6%) des 504 patients: 72%, 73,5% et 67,9% pour les patients affectés à l’amiodarone, au sotalol et au placebo, respectivement. Dans l’ensemble, après ajustements pour l’âge, l’indice de masse corporelle (IMC), les antécédents de FA, les formes d’onde de choc, la taille de l’auriculaire gauche et la fraction d’éjection, les deux amiodarone (rapport de cotes: 2,16, intervalle de confiance à 95%: 1,24-3,77, P <.01) et le sotalol (OR: 1,92, IC À 95% : 1,11-3,33, P =.02) a considérablement facilité l’électrocardioversion réussie par rapport au placebo. Les inhibiteurs calciques n’ont eu aucun effet sur le taux de réussite de l’électrocardioversion. Le succès de l’électrocardioversion était associé à un IMC plus faible, à des antécédents de FA < ou= 1 an et à un âge plus avancé. Par rapport au placebo, les patients prenant de l’amiodarone étaient significativement plus susceptibles d’obtenir une électrocardioversion réussie à l’étape 1 (OR: 2,73, IC à 95%: 1,11-6,74, P =.03) et étape 3 (OU: 1,86, IC à 95%: 1,00-3,44, P =.05) mais pas aux étapes 2 et 4. Le sotalol était supérieur au placebo à l’étape 4 (OR: 2,58, IC à 95 % : 1,02-6,52, P =.05) et tendance à l’étape 2 (OR: 1,7, IC à 95% : 0,98-3,07, P =.06). Une électrocardioversion réussie a été observée chez 11%, 29%, 38% et 29% aux étapes 1, 2, 3 et 4, respectivement. Par rapport aux chocs monophasiques, les chocs biphasiques ont obtenu des taux de réussite plus élevés pour l’étape 1 (P<.001) et étape 2 (P<.01), respectivement. Le traitement antiarythmique n’a pas influencé le nombre total d’étapes énergétiques utilisées chez les patients ayant une électrocardioversion réussie. Cependant, des chocs biphasiques, un IMC plus faible et une durée de FA < ou = 1 an ont été associés à une étape d’énergie moindre utilisée pour une cardioversion réussie.
Conclusion: L’amiodarone et le sotalol ont facilité une électrocardioversion réussie, qui pourrait être réalisée par étapes. Lors de l’obtention d’une électrocardioversion réussie, l’amiodarone est supérieure au placebo et le sotalol a un effet moindre. Les médicaments antiarythmiques n’ont eu aucun effet sur le nombre total d’utilisation de pas d’énergie chez les patients ayant eu une électrocardioversion réussie. Les inhibiteurs calciques n’ont eu aucune influence sur le taux de réussite dans l’atteinte du rythme sinusal. Une électrocardioversion réussie a été associée à une diminution de l’IMC et des antécédents de FA < ou=1 an. Une consommation d’énergie plus faible a été associée à des chocs biphasiques, à un IMC plus faible et à une durée de FA < ou=1 an.